La tour de Babel était selon la genèse une tour que les hommes souhaitaient ériger afin d'atteindre le ciel. Ces descendants de Noé parlaient tous la même langue car tous avaient la même origine et représentaient donc l'Humanité. Dieu afin de stopper cette ascension des hommes créa de multiple langues et dialectes afin que les hommes ne se comprennent plus. Cela eut pour effet une mauvaise communication entre tous les corps de métiers qui servaient à la construction de la tour. Les hommes ne pouvant achever la tour stoppèrent le projet et se dispersèrent sur la planète entière. Cette fable avait pour but d'expliquer plusieurs propos : dont l'un était la nécessité pour les hommes de se comprendre et de pouvoir communiquer si ils voulaient réaliser de grandes choses.
(représentation de la tour de Babel par Pierre Bruegel 16e siècle)
Alejandro Gonzales Inarittu illustre parfaitement cette fable et justifie à 300% le titre de son troisième film. A travers 3 histoires situées aux extrémités de la planète, le réalisateur nous dépeint par des exemples simples une bonnes parties des problèmes lié aux manques de communication et de ses conséquences. Du mari avec sa femme, du père avec sa fille, des sourds avec les mal-entendants, des différents pays....Tout cette incompréhension plonge les héros dans la solitude ne sachant comment exprimer ce malaise.
Avec une narration touchant à la perfection, des cadrages sublimes nous montrant autant de magnifiques paysages que les moindres émotions sur le visage des personnages, un casting magistral confirmant l'immense talent de tous ces acteurs (mentions spéciales pour Brad Pitt et Adriana Barraza ) ... Dressant le portrait humaniste de notre planète, Babel est l'un sinon LE film de l'année 2006.
Alors qu'à notre époque, la science nous permet d'atteindre à de nombreuses reprises le ciel, nous accomplissons nous même la volonté du Dieu de la genèse en érigeant nos propres murs, nous renfermant dans notre solitude de peur .... de peur de l'autre. Ne faisant même plus attention aux conséquences, aux dommages collatéraux, nous contredisant sans cesse et nous rendant de plus en plus ridicules.
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